Comme son titre l'indique, Les lettres chinoises forment un roman épistolaire, comme on dit.
Des échanges de très courtes lettres (1 ou 2 pages) entre une chinoise de Shanghaï et son amoureux parti conquérir le Canada.
L'auteure est d'ailleurs une chinoise émigrée à Vancouver (et elle écrit en français).
Ces petites lettres sont moins innocentes qu'elles ne paraissent au premier abord mais il nous est difficile d'en dire plus sans dévoiler l'essentiel qui doit rester à découvrir au fil de ces échanges à travers les océans.
Il faut se laisser porter jusqu'au bout de ce petit roman par les états d'âmes et les inquiétudes de ces émigrés, qui trouveront un écho auprès de chaque lecteur qui aura été déraciné au moins quelque temps, et à un moment ou à un autre : "loin des yeux, loin du coeur" comme on dit ...
[...] - Te souviens-tu, m'a-t-elle dit, de l'histoire de cette femme qui, à force d'attendre son mari séparé d'elle par une large rivière, est devenue une pierre et plus tard une curiosité pour les touristes ?
N'est-ce pas agréable de devenir une pierre en mourant ? Mais l'idée de devoir m'exposer aux regards des touristes me terrifie.
Tu sais, plusieurs soupçonnent que la rivière ne soit pas le véritable obstacle pour ce couple, mais bien le coeur de l'amoureux en question. On complète même cette histoire en décrivant le retour du jeune homme dans son pays : il est passé près de la pierre en disant à sa nouvelle épouse qu'il trouvait la statue jolie.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]