Histoire :
Dans les années soixante dix, de notre ancien vingtième siècle, les habitants de la planète terre, ainsi que toutes les espèces vivantes, sont décimés, anéantis, rayés de la surface du globe. Tous, sauf quelques uns, protégés par hasard se sont retrouvés, qui dans une grotte, qui dans une cave ou dans une station de métropolitain. Les conséquences de ce désastre causé par une bombe (ou météorite, il n'y a pas de précision à ce sujet), remet à plat les conditions de survie des primates évolués.
Ce roman Malvil raconte l'histoire de ce petit noyau de sept personnages, obligés d'accepter les lois de la vie communautaire quelques soient les idées et habitudes « d'avant la bombe ».
Les péripéties vont bon train allant du partage de la nourriture, à la nécessité absolue de se défendre contre des hordes d'affamées elles aussi, mais moins bien loties.
Une petite démocratie se réinstaure difficilement, surtout ayant peur de la mégalomanie du dirigeant voisin, elle dérive facilement en autocratie.
L'auteur :
Robert Merle écrit de telle manière que son récit devient « allaitant ». Je m'explique. Chaque détail compte dans chaque page (un peu plus de cinq cent). Ce qui rend la progression de la lecture lente, et indispensable à la bonne compréhension d'un fait, qui pu paraître à posteriori anodin, ou capital. Je me suis surpris à m'abreuver de l'aventure, comme si je buvais les paroles du père nourricier, celui par qui passe la survie des protagonistes.
Une intrigue rondement menée, avec quelques effets de manche (le procès d'Emmanuel) délectables. Quand au fond, voir le commentaire.
Commentaire suivant la deuxième lecture de ce roman intrigant, qui me paraissait à la base très jubilatoire tant l'imagination de M. Robert Merle me séduisit, j'émets à présent quelques réserves.
En premier lieu vis à vis de son positionnement particulier à l'égard des femmes. Dans cette société machiste, l'homme redevient chasseur, cueilleur et guerrier, alors que la gente féminine toute entière destinée à procréer (en assurant bien sur le repos du guerrier), se retrouve naturellement derrière les fourneaux ou « au cul des vaches ». (du genre « moi Tarzan, toi Jeanne », en exagérant le trait).
En toile de fond de manière récurrente, la religion, bien évidemment catholique à Malevil, occupe une place trop important à mon goût pour y être honnête. L'Homme acculé aux notions élémentaires de survie de l'espèce cet « animal doué de raison » (un livre de Merle), a-t'il besoin de se nommer autant de curé, d'abbé et d'évêque pour cette populace baignant dans une démocratie allègrement dirigée par un homme à poigne (Emmanuel Comte).
Si oui, j'en suis fort peiné, si non cela me donne l'espoir en l'avenir.
A bien réfléchir, (et là c'est un gros effort pour moi), cet ouvrage séduisant en première lecture pose quelques problèmes de fonds, sans toutefois évacuer les certitudes moralisatrices ancrées de part mon éducation d'européen à prépondérance chrétienne.
Cette notion de faim et de partage est antinomique et déplacée car elle fait appel à une criarde déraison perdue entre la nécessité de survie et l'obligation de dépasser l'égoïsme du primate civilisé. Pour la plupart des africains il n'y a pas ce dilemme, car le partage est inné.
Sur le thème de la propriété , de sa défense par les armes soit-disant indispensables, m'horrifie à priori. Bien sur je ne suis pas en position de faiblesse, « ...défendre des idées d'accord... » mais sans les armes.
Une utopie qui transcende l'état bestial à un idéal plus qu'humain(bertrand-môgendre).
La mort est mon métier touche un tout autre domaine.
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