Ouest de françois Vallejo
Présentation de l'éditeur
Un soir, aux tréfonds des terres normandes, un garde-chasse se découvre un nouveau maître. Le vieux baron de l'Aubépine est mort, un fils le remplace. Lambert était un serviteur à l'âme trop près de ses bois pour s'entendre avec ce l'Aubépine le Jeune pétri de folies politiques, d'obsession des corps et de maladie rentrée. Et pourtant... Ouest, c'est l'histoire d'un huis clos où deux hommes se détruisent dans l'indifférence d'un paysage. La terre détrempée s'englue sur les chaussures, la pluie colle aux yeux, les odeurs de gibier flottent sans fin et les mâtins sont seigneurs des forêts. Ouest, c'est l'histoire d'une jeune fille à la peau de dentelle, d'ingénues fines et de demi-mondaines égarées. Dans le château des Perrières, le calvados sert l'oubli, et l'inquiétude, insidieuse, enténèbre les chairs.
à l'ouest tu trouves aussi les terres à délits
Surpris, dérangé par la force de cette écriture caractérielle, caricaturale, je me suis plongé dans cette ambiance peu habituelle, avec un mauvais a priori. Resté à l’affût d’une quelconque proie littéraire sans grand intérêt, je fus étrangement happé par le récit, vivant cette aventure peu commune comme défilerai sous mes yeux les lignes d’un carnet de campagne poussiéreux.
Loin d’être attachant les personnages sont scabreux, rugueux, bruts de décoffrage.
Où est il le temps de la clémence, perdu entre deux mondes dans lesquels s’affrontent des personnes (le baron et le garde chasse) aussi têtu l’un que l’autre ?
Il leur faut à tour de rôle lâcher du lest pour parvenir un instant seulement à comprendre l’homme qu’ils considèrent si différemment comme ennemi, maître ou esclave.
Sans interruption du récit, l’écriture parlée devient langage, transcrit au présent des passés simples des cons posés, sur lie d’indifférence rapprochée. Lambert garde chasse donne cette réplique équivoque :
« les temps que nous vivons, ne sont pas des temps ».
Cet homme cru tonne des réflexions, pleines du bon sens des gens de la terre,
Extrait tiré d’une partie de chasse, à la période où le baron souhaite renverser le régime en place « Taisez-vous, monsieur à la fin, c’est vous qui faites fuir le gibier à parler haut dans les fougères. On vous entend venir à deux lieues. Comment voulez-vous vaincre un tyran, si la plus petite perdrix rouge vous échappe sans effort ? Sauf votre respect, on n’attrape pas un Bonaparte comme une fille de l’Ouest. ».
Loin de concurrencer l’excellent « coup de fouet » de Bernard du Boucheron, François Vallejo donnent aux scènes de chasse une autre vision, une autre approche.
Pour son originalité, je vous invite à découvrir ce roman.
Pour son écriture tendue, haletante, n’ayez pas peur de vous embarquer dans cette aventure.(bertrand-môgendre).
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