Les oiseaux de mauvais augure.
Tikku, devenu vieux, reprend les chemins de son jeune âge quand il était le disciple du moine Noshin et faisait partie du groupe gravitant autour du samouraï Okko, accompagné de Noburo, géant invincible. Maintenant, avec son jeune apprenti harassé et affamé, Tikku doit accepter son sort et souffrir de la marque des voleurs gravée sur son front. Pour l’aubergiste, l’habit ne fait pas le moine et Tikku demeure un éternel voleur même s’il s’est amendé depuis longtemps. La pluie tombe, la nuit est installée Abrité sous un auvent, le vieillard se remémore son périple passé et dévide ses aventures du temps jadis quand Okko et ses compagnons cherchaient refuge dans les montagnes des Sept Monastères alors que les plaines d’Akagane étaient jonchées des cadavres sur les interminables champs de bataille. Faisant halte à Bakuyaku, une cité étagée sur les hauteurs, Okko est averti par un inconnu jailli de la foule d’un péril imminent lié à des moines arborant l’emblème du corbeau mais l’homme ne peut achever son message. Okko prend au sérieux l’avertissement et décide de se lancer à la recherche des moines sorciers. Il s’adjoint les services d’une guide budoka dénommée Fauche-le-Vent.
Sombre et terreux comme la nuit froide et la montagne glacée, le diptyque du « Cycle de la terre » succède au « Cycle de l’eau » conçu en deux tomes. L’album prend le temps d’installer l’histoire qui avance d’impasse en surplace mais déploie des paysages fascinants et des ambiances envoutantes. Le chatoiement des couleurs, la richesse des détails, les multiples cadrages incite au voyage et favorise l’immersion dans un Japon médiéval rehaussé de merveilleux.

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