Je me sens souvent mal à l'aise devant les personnages de marginaux, de drogués, de punk de Virginie Despentes, mais sans le rejet que j'éprouve chez certains autres auteurs (Olivier Adam, entre autres) car son ton est juste, le discours direct "s'entend" et sonne de manière réaliste, ne fait pas encanaillerie artificielle... ce que ça ferait sûrement chez moi si je me mêlais d'écrire. Blondie est touchante et sa détresse s'entend y compris dans la grossièreté, sa violence, son déni. J'ai beaucoup aimé l'histoire de cette éclosion par l'amour, son romantisme.
Évidemment que, d'un autre côté, le côté parfait chevalier, non, prince Charmant d'Éric qui remplit son rôle de réparer, de rassurer, d'épater car il a lui-même pansé ses blessures pendant tout ce temps, ne laisse pas d'interroger :
. Pas très féministe, tout ça. Va pour cette fois : de temps en temps, on peut vivre des amours qui ne vous démontent pas la santé, le compte en banque ni le cœur () sans que ça fasse de vous une personne moins estimable. Et les déclarations d'amour inconditionnel sont parmi les plus ébouriffantes que j'aie lues dans la littérature contemporaine : et si ça existait pour les femmes mûres toutes cassées, toutes cassos ? Au moins dans ma bibliothèque. Merci, Virginie Despentes.
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