[Tex. Maxi n° 31, I quattro vendicatori | Claudio Nizzi ; Giampiero Casertano]
Les quatre justiciers.
Sur la piste de Gallup, au Nouveau-Mexique, la diligence transporte le colonel Forrest. Une patrouille de quatre soldats intercepte le véhicule et sous prétexte d’escorter le colonel à Fort Wingate, le désigne comme le commandant tortionnaire du camp de prisonniers sudistes d’Helmira. Malgré des dénégations épouvantées, les quatre hommes ont décidé de faire justice eux-mêmes. Mandatés par le major du Fort, les rangers Tex Willer et Kit Carson vont essayer de comprendre ce qui est arrivé au colonel Forrest. Ils partent interroger le postillon de la Wells Fargo. Très vite, les deux policiers texans font parler les traces et recomposent la terrible scène. Ils tiennent alors une piste et ne vont plus la lâcher, faisant tomber les pions à mesure de leur avancée jusqu’à l’ultime protagoniste, le maître d’œuvre d’une tragédie initiée depuis la Guerre de Sécession.
Claudio Nizzi, scénariste attitré de la série, a composé une histoire classique de résolution de crime sur fond de vengeance liée à la guerre civile américaine mais il nuance son récit en jouant sur la complexité des personnages hantés par la tragédie, confrontés à la mort et désireux de solder les comptes avant de quitter la vallée de larmes. Le colonel sudiste Hamilton est un personnage étonnant, loin des clichés du riche planteur arrogant. Tex Willer saura composer avec un homme cultivé, pétri d’honneur, affable, aimé de ses proches notamment de son majordome noir. Il ne s’agit plus de résoudre un conflit avec les poings et les colts mais de saisir, comprendre et accepter une situation complexe ancrée dans le passé, s’épanchant dans le présent pour bientôt mourir. Le Milanais Giampero Casertano met magistralement en images une histoire sombre et mélancolique que les rangers égayent malgré eux à coup de réparties attendues mais distrayantes. Le vieux chameau de Kit Carson court toujours après une montagne de frites, un beefsteak géant et un torrent de bière alors que le désert le malmène et le dessèche sans cesse. Le « satanasso » de Tex Willer a toutes les audaces et agit à bon escient sans jamais sous estimer ses adversaires. Le dessinateur est justement apprécié par l’éditeur et les aficionados de la série. Sa production de qualité est quantativement impressionnante avec ici 330 pages réalisées sans mollir, d’un trait rond, précis et vigoureux.
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