L’éternel recommencement.
Marie, en peine à Rome, fait basculer les vies et chavirer les cœurs. Elle appelle Alexandre, un vieil ami, à l’aide. Il abandonne séance tenante, en plein ébat, sa maîtresse. Raphaël délaisse tous ses poteaux en pleine fiesta pour tenter de rattraper Marie dans la tourmente. Comment résister à une maldonne ? Tous les personnages ont l’âge de leurs artères et la mort les taraude à façon. Tatiana, l’amie « offerte » en cadeau d’anniversaire à Raphaël, rue dans les brancards à son réveil quand elle s’aperçoit que son amant d’une courte nuit à Rome s’est évanoui sans crier gare. Tout part à vau-l’eau mais des embellies viennent contrebalancer une bérézina annoncée. Finalement, tout pourrait s’apaiser, s’entendre, peut-être s’harmoniser ?
Jim réussit son coup avec un 4e album qui donne ampleur et profondeur à une bluette originelle narrée en un diptyque continuée en une remarquable quadrilogie. De son œuvre travaillée en échos et en correspondances d’un cycle à l’autre, Jim vieillit en même temps que ses héros de papier ainsi que leurs modèles dans la vraie vie, le chanteur Saint-Rémy pour Raphaël, la talentueuse coloriste de la série, Delphine pour Marie. La jeunesse et ses illusions d’éternité ont pris du plomb dans l’aile. Le souffle manque. Le cœur s’affole. La colombe tangue. La finitude guette. Jim orchestre ses historiettes avec maestria, les travaille savamment et ourdit une tragi-comédie suspendue, atemporelle. On peut déplorer la fin ou s’en enchanter, c’est selon.
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