[Speciale Tex Willer. 2, Un uomo tranquillo | Roberto Recchioni ; Stefano Andreucci]
Un homme tranquille.
Sam Willer est travailleur, économe et sédentaire. Depuis l’assassinat de son père et le départ de son frère Tex Willer, Sam gère seul le ranch depuis que Clancy Adams, son aide et ami, a décidé de tenter l’aventure et de délaisser les troupeaux de vaches. Il y aurait bien la belle Susan Harris pour égayer la vie de Sam Willer mais le rancher introverti préfère s’étourdir au saloon pour oublier son esseulement mais c’est aussi le moment où apparaît John McQuarrie, un ennemi d’enfance. John a décidé de s’amender et prend le relais de Clancy à la ferme. L’amitié semble s’étoffer entre les deux hommes jusqu’au moment où John découvre Sam et Susan enlacés. Peu après, le convoiement d’un troupeau voit le retour de Clancy et la joie de Sam. John McQuarrie souffre en silence. Il décide de renouer avec ses anciennes relations, des bandits de grand chemin qu’il convainc de détrousser Sam Willer. L’odieuse machination pourrait aboutir mais Sam Willer, homme par essence pacifique, va déterrer les armes de Gunny Bill, ancien pistoléro, mentor des enfants Willer.
Le film « L’homme tranquille » (1952) de John Ford se dessine évidemment en arrière-plan de l’histoire imaginée par Roberto Recchioni mais si Susan Harris est une femme forte et amoureuse comme Maureen O’Hara a pu l’être, Sam Willer ne ressemble pas à John Wayne et le Texas n’est pas l’Irlande. La force du récit est dans le non-dit que les regards et les attitudes exacerbent. Le mal-être de John McQuarrie, incapable de formuler son besoin d’amour et de reconnaissance est le visage pathétique qui préfigure la tragédie à venir. De cette valse-hésitation, Stefano Andreucci en fait un opéra flamboyant. Son dessin est extraordinaire. Il calligraphie l’espace.
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