[Léon Spilliaert : œuvre au noir : Ostende 1881-Bruxelles 1946 | Eva Bester]
Transmutation de l’âme.
Ostende, la ville maritime flamande que le peintre belge Léon Spilliaert (1881-1946) arpenta de long en large durant des décennies a pu influencer ses visions avec des cieux bas de grise mine, des lignes de fuite portées vers des horizons sans limite, des terrains vagues recouvrant des abîmes. Dans ces paysages taillés à l’os, nulle âme ne pourrait s’y mouvoir hormis celle gangrenée par la mélancolie de l’artiste. La journaliste Eva Bester sort de l’ombre « l’œuvre au noir » de Léon Spilliaert à travers une monographie bienveillante : « Spilliaert et moi sommes frères de noir ». Les humeurs s’y mêlent et l’alchimie opère malgré les années d’écart et les fossés incommensurables entre les êtres. De belles tournures émaillent un propos que la bile noire pourrait poisser. Eva Bester invite de belle manière le lecteur à faire connaissance. Une sélection d’œuvres reproduites en couleur donne une bonne idée de la dimension du peintre. Sa série d’autoportraits datée de 1908 fascine. Autrement a édité un bel ouvrage à la couverture souple, avec une typographie agréable et une mise en page aérée. Maintenant, quand la mélancolie gagnera, un Pajak avec son « Manifeste incertain » ou un Bester avec ses « Remèdes » feront l’affaire et ça pourra repartir comme en 1914.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]