[Walking Class Heroes : de quelques marcheurs | Michéa Jacobi]
Abécéd’hère.
Quand les patronymes des marcheurs s’affichent en tête de chapitre par ordre alphabétique, le lecteur peut se demander s’il ne s’agit pas d’un canular de la part d’un auteur appelé Jacobi dont le nom rappelle la Via Jacobi de Compostelle ou d’une pochade tant les patronymes semblent aussi inconnus que loufoques à l’exemple de Zarbula Giovanni Francesco (1833-1881) ou de Vidrequin Roméo (1920-1999). Des noms plus connus émergent tel Neil Armstrong (1930-2012), Basho (1644-1694) ou encore Woody Guthrie (1912-1967). Les biographies brossées prennent en comptent la dromomanie des « Walking Class Heroes ». Nul doute n’est permis après les premières lignes lues. La documentation est solide et fouillée même si elle n’apparaît pas tant le style fait couler la vie de source évidente. Le lecteur se prend au jeu et se plait à dérouler des vies exhumées alors que le quidam est un inconnu et n’a pas révolutionné le monde si ce n’est son propre passage terrestre fait d’heurs et de malheurs, de jouissance et de déconfiture, à pied et dans le dénuement. Les marcheurs portent tous un secret et l’art de Michéa Jacobi consiste à l’évoquer sans l’éventer, ourdissant une intrigue souterraine qui court d’une vie à l’autre, flamboyante et dérisoire.
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