Je n'avais vu que l’œuvre de Pagnol, qui utilise la gouaille tendre de Raimu, le sex-appeal pris à contre-pied de Ginette Leclerc au service un récit timidement littéraire pour ne pas effrayer son public venu voir une scène de vie provinciale, avec des personnages qui pourront nous toucher sans nous donner l'impression de nous être supérieurs. L'Académicien a toujours marché (avec quelle adresse) sur des œufs : concéder sans brader.
Il partait d'une pièce ambitieuse, aux personnages dignes d'une tragédie grecque, tous plus ou moins chœur, coryphée et devins, mais avec quelques passages souriants : il a ôté son côté onirique, hiératique parfois et il a légèrement humanisé les affects, accentuant la farce d'un village qui cesse de rire du cocu quand il comprend qu'il va mourir de faim, le chantage du Boulanger est très subtil, et son ébriété donne lieu à ce fameux langage d'oracle, symbolique, onirique (fumeux ?) qu'on retrouve dans les trois pièces. La galerie de personnages est très intéressante.
Extrait du film de Pagnol.
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