[Sara Lone. 1, Pinky Princess | Eric Arnoux ; David Morancho]
Les crevettes sont rouges.
A l’orée des années 1960, en Amérique, un jeune couple s’étreint sur une plage déserte jusqu’à ce que les deux tourtereaux découvrent, horrifiés, le cadavre mutilé du patron de la pêcherie locale. Sa fille, Joy Carruthers, stripteaseuse au Blue Parrot, à la Nouvelle-Orléans, se fait appeler Sara Lone. En froid avec son père, elle semble peu touchée lorsque l’enquêteur Curtis lui fait part du crime abject dont Joy Carruthers a fait les frais. Quand Grim Lemount, boss du Blue Parrott demande à Sara de le rejoindre dans le but d’abuser d’elle, il ne sait pas encore à quel bois il va se chauffer.
Avec une couverture aguicheuse où, vue depuis la coulisse, Sara danse lascivement en petite tenue, le lecteur pouvait s’attendre au pire et il est agréablement surpris par le polar et les ambiances qui s’ensuivent, en contrepoint d’un dessin au trait léger aux couleurs douces. Si l’histoire tient la route, le découpage et les cadrages cinématographiques renforcent encore l’impression d’avancer dans un univers référencé mais contemporain dans le traitement sans concession des scènes d’action. Plusieurs intrigues s’entrecroisent avec Sara en point nodal. Même si le lecteur averti peut relever parfois quelques maladresses anatomiques ou quelques faiblesses scénaristiques quant au réemploi des clichés du genre, le graphisme demeure soigné et intense surtout dans la restitution très réussie des années 1950-1960 et le récit est vif et bien agencé. Avec une héroïne sexy, mystérieuse et courageuse, engluée dans une histoire qui la dépasse et la manipule, le lecteur a envie de découvrir les trois volumes suivants.
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