[Désir d'un commencement - Angoisse d'une seule fin | Edmond Jabès]
Sous ce double titre, et après une sorte d'introduction passionnante sur « un livre […] contre le livre […] qui s'émiette à mesure qu'il se forme », l'on trouve un recueil d'aphorismes que je suis bien incapable de regrouper par thèmes, quelques paragraphes en prose, pas de vers. Le long texte qui se trouve à la p. 22 explique le titre du titre de mon livre préféré de Jabès : Un étranger avec, sous le bras, un livre de petit format, qui fait référence à l'histoire des « marrannes ». Certains aphorismes frappent l'esprit et suscitent l'envie de les citer et de les retenir, pour des raisons différentes que je suis bien incapable de répertorier...
[Les dessins au fusain de nus féminins par Claude Garache n'ont rien ajouté au plaisir de ma lecture.]
Cit. :
« Que donne à voir le livre ? – D'abord, la détresse de l'auteur. Puis son impudence. » (p. 17)
« Les mots de l'amitié précèdent, toujours, l'amitié comme si celle-ci, pour se manifester, attendait d'être annoncée. » (p. 29)
« Chaque battement du cœur est ponctuelle réponse de la mort à la question angoissée du cœur et réponse évasive de la vie à l'énigmatique question de la mort. » (p. 40)
« Il s'aperçut, en vieillissant, qu'une question, pour lui, prenait, chaque jour, plus d'importance : comment ne pas vieillir ?
Mais il se trompait de question, celle qu'il aurait dû se poser est la suivante : comment, de la sagesse, conserver toute la jeunesse ? » (p. 51)
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