Arezou, quarante et un ans, divorcée de son cousin germain, héritière d'une agence immobilière qu'elle gère avec succès, est entravée voire vampirisée par les demandes affectives de sa mère, Mah-Monir, dame aux nostalgies de grandeur, et de son étudiante et blogueuse de fille, Ayeh, lesquelles s'entendent comme larrons en foire et pactisent volontiers à ses dépens. Elle n'a pour alliées que son employée et amie Shirine, hostile au sexe masculin par parti pris, ainsi que son ancienne nourrice Nosrat, qui continue de servir chez Mah-Monir et de vouer à sa protégée une dévotion inconditionnelle. La contrainte des deux antagonistes et le soutien – révocable – des deux proches lui permettront-ils de « refaire sa vie » avec le riche, généreux et bon mais roturier Monsieur Zardjou ? L'un des charmes du roman est que nous hésiterons à savoir répondre même à la dernière page.
Le principal autre réside dans le fait que cette histoire de féminité contrariée, inhibée, frustrée, comme souvent dans l’œuvre de cette auteure, ne l'est pas par les méfaits du patriarcat et encore moins du joug religieux que nous nous complaisons à rechercher dans nos habitudes de pensée orientaliste. L'héroïne est si reconnaissable, la trame si partageable que la localisation à Téhéran et la datation contemporaine ne proviennent que du cadre et des innombrables détails de la vie quotidienne typiques de la plume de Pirzâd.
Peut-être me suis-je habitué à son style, peut-être ai-je trouvé quelques longueurs dans le traitement du sujet : le fait est que je pense préférer à présent Pirzâd comme nouvelliste que comme romancière.
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