[Southern Bastards. 3, Retour au bercail | Jason Aaron ; Jason Latour]
L’entrecôte de beauf.
Le coach Euless Boss veut du fond de ses tripes mener à la victoire son équipe des Running’Rebs de Craw County contre celle de Wetumpka County lors de retrouvailles annuelles hautes en couleur et en violences mais son bras droit, coach Big, est retrouvé mort, suicidé ou assassiné. Pour Euless, aucun doute n’est permis, coach Big a été éliminé par quelqu’un de Wetumpka afin d’assurer la victoire de son équipe. Pour le shérif Hardy, Big a simplement tiré sa révérence car, malgré sa cécité, il en avait trop vu de la noirceur humaine.
Autour de l’épicentre de Homecoming où se joue, à travers une rencontre de football américain, l’honneur à mort d’hommes galvanisés par un entraîneur despotique, une galerie de seconds rôles se déploie en life et en flashbacks, Hardy, shérif à la solde d’Euless, Esaw, biker psychopathe halluciné et mains sales des basses œuvres d’Euless Boss, Deacon Boone, homme des bois pentecôtiste, etc. jusqu’à Berta, la fille métis d’Earl Tubb, assassiné par Euless Boss. Soldat engagé de retour d’Afganistan, Berta vient faire ses adieux à son père, se heurtant immédiatement à la faune violente et raciste du coin.
Le 3e tome travaille au corps les personnages recuits du cru, tisonnant les passés pour mieux incendier le présent. Tout est rouge, grimaçant, éructant, giclant, bastonnant, poussé à l’extrême. Rien ne semble pouvoir échapper à la vindicte, à la violence, à l’enfermement mental. Comme à Prairie Rose, la réserve indienne de Scalped, Craw County n’offre aucune échappatoire et le cheval fou qu’était Dash Bad Horse semble s’être réincarné en Berta Tubb. Il ne reste plus qu’à espérer que l’épilogue magnifique de Scalped atteigne l’esprit des rednecks mais une telle mission n’est même pas impossible, elle paraît impensable.
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