Jacques Ellul démontre qu'il ne peut pas exister de morale chrétienne. Il montre la nécessité pour l'être humain de construire une morale (qui sans cesse doit être réactualisée en fonction des contextes réellement vécus), mais qu'en aucun cas on ne peut dire "la morale chrétienne implique de se comporte ainsi". Car la dynamique de la foi renvoie sans cesse la personne au commandement de Dieu, et à la manière dont elle le reçoit. Si le commandement de Dieu est général (par exemple : Tu ne tueras point), il va de soi que chacun.e en aura une application différente : telle personne veillera à ne rien tuer, telle autre trouvera des limites dans la raison d'Etat ou dans le cas de self-défense, etc. De plus, la foi chrétienne n'a rien à voir avec une morale qui mettrait tout le monde sous un même joug, mais elle une dynamique d'affranchissement des aliénations (même si, effectivement, ce n'est pas ce que l'Histoire a retenu de la foi!). Or, le moralisme est une aliénation. In fine, Ellul convient qu'il faut réfléchir à une éthique chrétienne, non dans le but d'enfermer les humains dans une pratique particulière qui viserait à ôter à l'humain sa propre responsabilité, mais dans le but de questionner, de remettre en question les habitudes et les pratiques des chrétien.ne.s. Livre stimulant.

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