Cette autobiographie narrant une enfance et une jeunesse dans les kibboutz m'a passionnée, alors que je ne suis pas forcément une grande adepte des autobiographies.
J'avais une vision très naïve et idéaliste des kibboutz, liée pour partie à ma méconnaissance du sujet: celles de micro-sociétés qui avaient réussi à mettre en pratique et faire vivre les valeurs du communisme sans pour autant sombrer dans le totalitarisme ou la dictature. Mais la réalité semble toute autre, et à vrai dire, ce qui est décrit dans ce livre me fait furieusement penser à une secte...
Ainsi les enfants sont séparés de leur mère dès la naissance, et éduqués en commun dans des "maisons d'enfants", afin de les mettre à l'abri des valeurs bourgeoises de la famille et des inégalités liées à l'environnement familial. Ils ne sont pas scolarisés dans des écoles, mais dans des instituts éducatifs internes au kibboutz, et n'interagissent quasiment pas avec le monde extérieur. Les études ne sont d'ailleurs pas encouragées, puisque le but est qu'adultes, ils travaillent aux champs du kibboutz. Cela peut presque s'apparenter à de l'endoctrinement et à étouffer le libre arbitre chez ces jeunes, en limitant leurs horizons.
Et pourtant, la narratrice a fait le choix de quitter le kibboutz à la fin de son service militaire, comme nombreux autres enfants, preuve que c'était possible. Elle n'est d'ailleurs pas amère en parlant de sa jeunesse. Mais mon étonnement a été constant en découvrant comment fonctionnait un kibboutz.
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