Ma lecture de "La langue d'Altmann" était précédée de deux expériences avec Brian Evenson, aux résultats contradictoires : passée complètement à côté de l'intérêt que peut présenter un texte comme "La confrérie des mutilés", j'avais ensuite apprécié le cynisme macabre dont l'auteur fait preuve dans "Père des mensonges".
Ce recueil de nouvelles, dont j'attendais beaucoup, car porté aux nues lors de sa sortie, a alourdi en ce qui me concerne la balance en défaveur de l'auteur.
Il se compose d'une suite de textes mettant en scène une violence froide, dont toute émotion est absente. Des épisodes de mutilations diverses -dépeintes avec une précision quasi chirurgicale-, de tortures psychologiques, sont entrecoupés de scénettes absconses, au sens énigmatiques, que je n'ai la plupart du temps pas comprises..
La plupart de ces histoires macabres flottent dans un univers intemporel, voire surnaturel, laissant une impression d'irréalité qui contraste étrangement avec l'horreur suscitée par l'abondance d'atrocité.
Ce qui frappe le plus, au cours de la lecture, c'est la sécheresse avec laquelle l'auteur dépeint ces anecdotes sanglantes. Ses personnages ne sont dotés d'aucune complexité psychologique, et il évident que son but n'est pas de tenter d'expliquer les mécanismes de la violence. Cette dernière est ici présentée comme une fin en soi, comme l'un des attributs essentiels et naturels de l'homme.
L'accumulation sanglante finit ainsi par acquérir une dimension grand guignolesque. "La langue d'Altmann" exprime une absurdité dénuée de toute poésie, une horreur vaine et glaciale.
Je me suis rapidement lassée de cette galerie horrifique... et avoue n'y avoir trouvé aucun intérêt.
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