[Undertaker. 2, La danse des vautours | Xavier Dorison ; Ralph Meyer]
Urubu jusqu’à l’hallali
Difficile de reprendre la lecture d’Undertaker après un premier tome captivant allant crescendo jusqu’à l’ultime page gorgée de suspense ! Le scénariste contourne la difficulté et débute le second volume par un retour en arrière lors de l’arrivée de Miss Rose à Anoki City, en 1865. Les deux pages liminaires sont superbes et donnent le ton. Si Rose Prairie veut survivre dans la ville minière, elle doit accepter les exigences de son futur patron, l’ignoble et lucide Cusco. La course poursuite peut ensuite reprendre à brides abattues vers la mine de Cusco avec les mineurs déterminés aux trousses, prêts à tuer pour avoir leur part de butin.
Si le scénariste ourdit sur une trame conventionnelle de belles envolées avec des trouvailles réjouissantes et des surprises heureuses, le récit souffre parfois d’une enflure verbale qui plombe un peu l’action et l’émotion qui en découle. En revanche, le dessin de Ralph Meyer semble s’être amélioré depuis le précédent opus déjà d’une qualité exceptionnelle. D’un trait souple, élégant, l’auteur réussit tout ce qu’il entreprend et ne lésine jamais sur la profusion des détails. Les visages expressifs, les décors travaillés, bien cadrés, l’ensemble magnifié par une mise en couleur inspirée de Caroline Delabie procurent beaucoup de plaisir à la lecture. Alors que le diptyque se clôt de belle manière, une suite est prévue. En 4e de couverture, le clin d’œil à Obélix burinant dans son menhir les titres des histoires d’Astérix, ici Jonas Crow martelant sur un cercueil vertical ses aventures passées et à venir montre avec humour une filiation féconde dans l’univers du 9e art.
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