[Tex. Maxi n° 18, L'avamposto dell'infamia | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
L’avant-poste de l’infamie
Au nord de l’Arizona, un escadron de tuniques bleues escorte à travers le désert le fourgon blindé contenant la solde du régiment. Les quatre convoyeurs sont froidement abattus par les soldats menés par le capitaine Spencer. La troupe fait main-basse sur les milliers de dollars et se réfugie dans un fortin abandonné en plein territoire indien. Les déserteurs assassins veulent laisser passer du temps afin que les poursuites s’épuisent et qu’ils puissent gagner la frontière canadienne sans crainte. Il leur faut pourtant se ravitailler, voler bétail et nourriture aux Indiens ou aux colons de passage. Aucune infamie n’arrête la soldatesque meurtrière armée des terribles mitrailleuses Gatling. Le colonel Brown a personnellement chargé Tex Willer et Tiger Jack de retrouver les assassins logés probablement dans une contrée où l’intervention des troupes gouvernementales déclencherait hostilité, guérilla et représailles avec les Utes. Si Washak est un chef ute courageux et sage, capable d’écouter la parole de Tex Willer, il n’en est pas de même avec le guerrier Saguah voulant venger la mort de son frère. Pour lui, tous les Blancs sont des menteurs et des profiteurs. Saguah va s’allier avec une tribu belliqueuse menée par Zampa d’Orso.
Le récit de Pasquale Ruju oscille entre châtiment et rachat impossible, culpabilité et avidité, folie et calcul, chaque personnage jouant sa partition et composant au final une marche funèbre. Pour une poignée de dollars, l’infamie n’a plus de frontière. Spencer, avec son faciès méphistophélique, sa barbichette pointue et son regard enfoncé est une brute taraudée par le remords des génocides commis. Ses adjoints assez peu différenciés physiquement par le trait vif de Roberto Diso restent des os durs, coriaces et dangereux. Comme à son habitude, le dessinateur esquisse et s’attarde peu sur les détails. De l’ensemble émane un sentiment de négligé, d’approximatif. Le graphisme n’est pas désagréable ni bancal mais il n’apporte pas le plaisir esthétique d’autres œuvres davantage charnues et goûteuses. 18e aventure paraissant dans les Maxi Tex, avec ses 338 pages par numéro, le lecteur accumule déjà plus de 6 000 planches pour cette collection.
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