D'emblée, la mélodie de ce roman m'a fait penser à un mélange entre Agatha Christie et le Salman Rushdie des
Versets sataniques, mais sans le génie de l'une ni de l'autre.
L'histoire, qui se déroule presque entièrement à huis clos dans une somptueuse villa isolée du monde par la mousson durant un pantagruélique week-end gastronomique, est contée par une jeune écrivaine d'aussi peu de talent que d'abondant bavardage. C'est pourquoi les personnages résultent assez caricaturaux sous sa plume ; même sa détective de tante, Lalli, plutôt qu'énigmatique semble simplement insuffisamment décrite.
Les crimes ne se manifestent qu'au bout de 200 p., soit après un démarrage qui prend les deux tiers du livre. La logique de la solution de l'intrigue, elle, ne s'étend guère que sur une dizaine de pages...
A se demander si on peut encore parler de roman policier. Car en fait il vaudrait mieux ne pas. Le personnage majeur est en réalité la cuisine indienne, d'une richesse et variété insoupçonnées de moi, littéralement inconcevable à cause des ingrédients inconnus ou que je suis incapable d'imaginer ensemble. Dans ce livre, la cuisine constitue aussi un récit, si bien qu'un plat peut caractériser un personnage ou au moins un épisode crucial de sa vie... Un glossaire de quelque 15 pages recense ces mets nommés dans la multiplicité des langues nationales du sub-continent (hindi, tamoul, malayalam, punjabi, gujerati, ourdou, marathe, télougou, bengali, mais aussi persan et vestiges du portugais, etc.) dont j'ignorais que des mots cohabitaient dans une conversation ordinaire ou dans la prose, sans parler de la gastronomie.
{Depuis, j'ai appris que le système scolaire indien prévoit l'enseignement en 3 langues (la langue nationale, l'hindi langue officielle et l'anglais) chacune ayant son alphabet, dès le primaire et jusqu'à l'université (où l'on enseigne en anglais uniquement) [Comme nous cocoricos, quoi...]}
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