Cela démarre sur les chapeaux de roue. Le lecteur est jeté d'emblée au cœur d'une action trépidante, et la narration, succession de courts chapitres où nous suivons en alternance plusieurs personnages, imprime au récit une dynamique qui fait que l'on tourne les pages presque presque sans y penser.
La problématique est de même rapidement appréhendée, l'origine des différents héros immédiatement expliquée.
Antoine, Arthur et Adèle ont été des enfants du "projet Heintelle". A ce titre, avec six autres, ils ont été internés durant les premières années de leur existence dans un institut où ils ont développé, à coups de traitements ultra secrets, des dons extraordinaires de type télékinésie, télépathie, et autres bizarreries dont je connais même pas le vocable qui les désigne...
Une quinzaine d'années après leur évasion collective, ils vivent chacun de leur côté, ignorants de ce que sont devenus leurs camarades.
Nous retrouvons certains d'entre eux au moment des événements de mai 68. Arthur a monté un numéro de magie avec la collaboration d'une sensuelle partenaire dont il partage également le lit. Antoine, recueilli par une mère maquerelle qui s'est prise d'affection pour cet être singulier, est l'hôte permanent de sa "pension" et Adèle, étudiante, a intégré un groupe de militants gauchistes.
Dans un Paris en proie aux affrontements, les super héros du professeur Heintelle comptent bien faire leur propre révolution, et apporter leur contribution à la lutte contre des dirigeants conservateurs et liberticides.
"La République des enragés" est certes un récit efficace... malheureusement au dépens de la profondeur et de la crédibilité qui lui font défaut. Les éléments s'enchaînent trop vite, trop facilement, et donnent à l'intrigue une dimension schématique. L'auteur donne l'impression de s'éparpiller, partant sur de multiples pistes qu'il n'exploite pas toujours, laissant le lecteur sur sa faim concernant le sort de certains personnages entrevus, à propos desquels il aurait aimé en apprendre davantage.
Le ton lui-même a tendance à être caricatural, notamment lors des chapitres dédiés à Arthur, ce dernier ayant une fâcheuse propension à nous rappeler presque à chaque page qu'il entretient avec sa compagne (dont il semble passer son temps à lorgner le postérieur) une sexualité très épanouie, au moyen d'un humour plutôt lourdingue à mon goût...
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