[Quelques pas vers la lumière. 1, La géométrie du hasard | Bruno Marchand]
Marianne Bell, née de père anglais et de mère française, s’est établie à Paris et travaille au Muséum d’histoire naturelle à la fin des années 1950. Sensible à une chronologie personnelle orientant sa vie tous les cinq ans et sept mois, Marianne est aux aguets car un changement déterminant va avoir lieu de façon imminente. En effet, elle rencontre par destins croisés Peter Banning, ami de son défunt père qui était un aviateur chevronné, accusé de collaboration avec l’Allemagne. Marianne et Peter s’unissent afin d’éclaircir ce pan de mémoire douloureux. Ils partent en quête d’anciens témoins et cherchent à mettre la main sur un carnet que le père de Marianne avait confié à Gurkha, un Népalais retourné depuis longtemps dans son pays. Le carnet pourrait lever des zones d’ombre sur le passé de l’officier déchu et peut-être l’innocenter.
Premier tome d’une trilogie intitulée Quelques pas vers la lumière, La géométrie du hasard étonne à plus d’un titre. L’histoire est étonnamment statique. Le mouvement est peu restitué. L’album manque ainsi parfois de rythme. Les personnages semblent comme amidonnés. Les visages sont peu travaillés. Les réflexions des personnages montrent une prédominance de la psychologie sur l’action. En revanche, les cadrages, les vues d’ensemble et les couleurs sont remarquables d’ingéniosité, de lisibilité et de beauté. L’auteur emprunte à la ligne claire que l’école franco-belge a imposée mais qui semblait avoir vécu depuis. Une fois passé la relative inertie de la narration et s’être imprégné de l’atmosphère contemplative qui baigne l’histoire, la singularité de l’album apparaît et l’intérêt s’amorce.
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