Le Major, comme les villageois le surnomme aimerait bien se la couler douce dans sa villa méditerranéenne Cybèle mais l’érosion laisse remonter sous sa haie des os humains. Brett, aussi peu major qu’anglais, cherche à connaître l’identité du mort et la raison de son assassinat. Il enquête mais son cercle d’« amis » au rade du coin le tient à l’œil, pour son bien et le leur. Ces tristes figures locales n’ont haut en couleur que leurs trognes rubicondes telle celle du clerc de notaire, le soulot patenté nommé Perchon. Perchon, jamais en fonds mais toujours très près du fond, va taper Brett comme un « frère ». Le Major espère de son côté obtenir des informations en sous-main de l’agence notariale dirigée par le sanguin Dumont. Brett avance, déniche, déterre, découvre mais les autochtones ont toujours un coup d’avance sur lui. L’Angliche va être prévenu, menacé, battu mais rien n’y fait, les morts ensevelis à la sauvette ont un chant lancinant qu’il faut faire taire coûte que coûte.
Le dernier roman de Jean-Paul Demure a des atouts et des défauts. L’auteur sait camper avec aisance et une économie de moyen une atmosphère. En quelques phrases fluides, les personnages sont dessinés efficacement à grands traits et leurs contours sont floutés à l’estompe. Le lecteur peut toutefois regretter les non-dits du récit. On ne saura jamais qui sont ces hommes et quelles sont leurs motivations. Le personnage principal s’énerve mais ne fait qu’encaisser les coups sans jamais en donner un seul. L’agacement finit par diluer le plaisir de lecture et la fin, cruelle, laisse un goût d’inachevé.
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