Ce philosophe, épistémologue, professeur de physique et de chimie examine dans cet ouvrage, parfois ardu, les images de l’espace heureux : la maison, le nid, la coquille, le coin, les espaces où l’on se fait petit, où l’on se blottit.
Il se libre à une étude psychologique des sites de notre vie intime, grâce aux images, vues comme des excès de l’imagination.
Il précise ainsi : « l’imagination augmente les valeurs de la réalité » et se réfère beaucoup à des citations de poètes ou écrivains (H. Bosco, R. Rilke, P. Valéry, Rimbaud, Baudelaire,…°.
Une large partie du livre est consacrée à la maison qui « nous aide à dire : je serai un habitant du monde, malgré le monde ». Une remarque qui fait aussi réfléchir si vous rechercher un appartement : la maison doit satisfaire l’orgueil et la raison, à priori inconciliables.*Bachelard aussi se fait poète : « il est des maisons claires où habite, e, toute saison, l’été ». Il aime beaucoup les mots et n’apprécie pas que les poètes emploient des mots péjoratifs. Il consacre un très beau paragraphe au sens des mots « les mots-je l‘imagine souvent – sont de petites maisons, avec cave et grenier ».
Après la maison, il décrit d’autres espaces d’intimité : tiroirs, coffre et armoire mais aussi le coin, l’espace réduit où l’on aime se ramasser sur soi-même (espace de la solitude).*Puis il sort vers le nid, à la fois précaire et sécuritaire, la coquille, pour laquelle il montrera qu’entrer et sortir ne sont pas, en imagination, symétriques.
Enfin, Bachelard s’ouvrira encore davantage vers l’extérieur à travers les 2 derniers chapitres plus difficiles à lire : » la dialectique du dehors et du dedans » et « la phénoménologie du rond ».*Livre très intéressant, notamment si on s’intéresse aux maisons
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