Qu'attire donc tant un illustre spécialiste ès mythologies comparées, professeur au Collège de France, en retraite dans un paisible village d'Anjou pour terminer son livre, auprès d'une secte de femmes qui dansent et chantent et s’enivrent, tombent en transe et dévorent du gibier tout cru, sanguinolent, chassé mains nues ? Et de leur mystérieux gourou grec au regard hypnotique ? Est-ce Agathe du Pentais, attachant personnage d'aristocrate libertaire, ou son odieux fils, le maire arriviste et "très tendance", ou bien le brave et rude abbé Lornaux, encore sous incantation de ses anciennes missions africaines ? Peut-être un sulfureux cépage foxé y est-il pour quelque chose, ou le roboratif décolleté pigeonnant de la belle hôtesse... C'est un jeu dangereux, comme une tragédie ancienne.
Mais cette longue nouvelle qui réunit de nombreux thèmes de prédilection de Catherine Clément dans sa démarche transculturelle que j'affectionne particulièrement est peut-être surtout un conte philosophique démontrant l'actualité de la mythologie antique à l'heure de la mondialisation et de ses problématiques de réception de l'Autre.
[Je pense à une amie helléniste par ici qui pourrait en faire son miel...]
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