Einstein et Freud échangent un courrier abordant leurs points de vue sur "pourquoi la guerre?".
Si le courrier d'Einstein reste d'une neutralité (pour ne pas dire banalité) assez inintéressante, le courrier de Freud, lui, m'a nettement déplu par sa vue très fataliste des choses: les hommes sont violents, c'est comme ça, et y a rien à faire - je schématise à peine... Et pourtant, en fin de lettre, Freud précise que les hommes éclairés, éduqués, peuvent renoncer à la guerre - mais donc, il y a bien quelque chose à faire? Bref, c'est trop tranché et bizarre à mon goût, mais peut-être est-ce lié au format somme toute assez court de la lettre? On va lui laisser le bénéfice du doute.
Enfin, bon, cet extrait me hérisse le poil, bénéfice du doute ou pas:



Grrrr!

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Bonjour Elisala,
Je suis un peu surpris. Je suis allé relire ma note d'une lecture de janvier 2010 concernant Le pouvoir nu d'Einstein, où il ne m'avait pas semblé que les opinions politiques de ce dernier étaient si banales - son pacifisme en 14-18 notamment. Peut-être avait-il des raisons d'une réserve particulière à l'égard de Freud ? C'est possible, et ça serait intéressant.

D'autre part, si ta citation se rapporte à Freud - comme tout porte à croire - ça serait intéressant de la dater. Freud a eu à peine le temps de voir exploser la Seconde guerre mondiale, mais sans doute avait-il de bonnes raisons de l'anticiper, non sans l'amertume due au sentiment d'irréversibilité qui devait aller avec...

Pour ce qui est d'Einstein, je crois effectivement que c'est par une sorte de déférence pour Freud, largement son aîné, qu'il n'expose que de manière très survolée, disons, des opinions assez banales. Pour amortir le coup, je dirais que ce sont des opinions banales aujourd'hui - ce n'était peut-être pas autant le cas à l'époque? Je ne saurais dire.

Pour ce qui est de Freud, l'échange date de 1932 - la situation internationale n'est donc pas encore aussi tendue qu'elle le sera bientôt, mais il est déjà clair pour Einstein comme pour Freud que la SDN ne fait pas son boulot - ne peut pas vraiment le faire étant donnés ses moyens (C'est expliqué assez longuement dans l'introduction de ce bouquin - peut-être la partie la plus intéressante, quand j'y pense!). Cela peut clairement expliquer l'amertume de Freud.