Fulù est entre les mains des négriers, en partance pour les plantations de canne à sucre du Brésil. Les marins se disputeraient ce « morceau de choix » si le capitaine Da Fontes n’avait des vues sur la panthère noire au corps de rêve, aux yeux verts et aux cheveux blonds. Protégée par un sort, Fulù échappe à la lubricité du capitaine, littéralement envoûté. Fulù débarquée, le capitaine se pend dans sa cabine. Vendue aux enchères au marché des esclaves, Fulù fait monter la température et grimper les prix. Le chevalier Bocaiuva semble subjugué. Dans la foule, sa maîtresse, Vamirela, jeune épouse du duc de Viana, vieux et cacochyme, est déjà jalouse du regard de son amant posé sur Fulù. Elle l’acquiert pour la somme record de 2 000 cruzados et se justifie auprès de son riche mari en arguant qu’elle souhaite offrir un beau cadeau pour l’anniversaire de leur fille Amanda, âgée de quinze ans. Fulù n’accepte pas les ordres et les coups de fouet. Elle va donc subir les humiliations dans un premier temps et rapidement monter les personnes les unes contre les autres en avivant les passions. Plus dures seront les chutes pour les nobles qui prennent les autres de haut !
Parue en cinq tomes dans les années quatre-vingt-dix aux éditions Glénat, la série Fulù n’est aujourd’hui accessible qu’en occasion avec des prix fantaisistes oscillant entre 1,00 € et 80,00 € l’album. Une intégrale en noir et blanc et en petit format est ressortie chez Glénat en 2011 mais il y a tromperie sur la marchandise. Fulù se lit mieux en grand format et en couleur bien que l’édition originale ne soit pas exempte de reproches. Les couleurs ocre, vert, marron et noir caractérisent au mieux une bédé baignant dans la moiteur et la sensualité. Fulù subjugue le lecteur comme tous les personnages qu’elle croise. La tragédie qui s’ourdit dans le premier volume a un aspect fascinant par la simplicité et l’évidence du déroulement de l’histoire. L’action que les sous-entendus et les regards biaisés étayent en coulisse amène vers un inexorable et implacable dénouement. La fin ouverte donne furieusement envie de continuer l’aventure.
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