Voilà un auteur qui a le goût du voyage, mais pas du voyage touristique non, plutôt celui du dépaysement.
Enfin, quand j’écris dépaysement, je reste loin du cliché vendu par une quelconque agence de tourisme.
Au sens propre du terme, il signifie arraché de son pays, en gros c’est l’expatriation.
Que ce mot est laid, presque vulgaire. Pour l’élaborer il a fallut une hache celle qui sectionna les racines, une tronçonneuse supprimant les branches et ramifications nombreuses, et enfin une broyeuse, genre de grosse machine pourvue de lames d’acier dans laquelle sont pulvérisées les notions de langage maternel, d’histoires personnelles familiales ou sentimentales, bref tout espèce de liens pouvant recomposer une ancienne identité.
Les histoires véhiculées à travers les récits journalistiques, les romans ou les témoignages sur le sujet me font penser à un immense gaspillage de vie sacrifiées, à un monumental charnier d’où les feux follets illumineraient l’horizon de ceux qui espèrent en un avenir meilleur.
Pas envie de résumer ce drame humain.
Pas envie de décortiquer les pages si bien écrites par Laurent Gaudé. Juste envie de recommander ce livre.
Un petit bémol pourtant, sur cette fâcheuse tendance à appuyer un peu trop sur la corde sensible. Mais cela semble nécessaire pour séduire son lectorat dont je fais partie
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