Camille Raquin est un homme souffreteux, fils affectionné d'une mère mercière, qui va épouser pour son plus grand malheur sa cousine. Celle-ci a été élevée avec lui, étouffant son tempérament plein de santé et de sensualité pour être mieux intégrée dans cette famille morbide, et finissant par faire de l'hypocrisie un mode de vie.
Laurent, artiste raté, fainéant, mais robuste et viandu à souhait, entre dans leur vie et Thérèse, révélée à sa vraie nature, devient sa maîtresse ; la passion rend le mariage de Thérèse et la présence de Camille intolérables. Les amants vont un jour formuler qu'il faudrait tuer Camille... et passent à l'action. Hélas (ou tant mieux quand on aime les récits édifiants), ce meurtre se révèlera catastrophique...
Le roman me paraît également catastrophique et pourtant je suis une inconditionnelle de Zola : certes, je n'attendais ni éther, ni azur, ni mesure. J'aime Zola pour ses gros sabots, son dosage à la truelle, son jusqu'au-boutisme, et sa naïveté. Mais là, il me semble qu'il pousse sa pesanteur didactique habituelle un peu trop loin, j'ai l'impression d'avoir lu certaines pages dix fois tant il se répète, comme pour être sûr qu'on ait bien compris ce qu'il voulait dire. De même, l'évocation des tempéraments des amants... On a bien compris au bout de deux ou trois fois que Laurent est sanguin, que Thérèse est nerveuse, et ça n'est pas la peine de décliner le champ sémantique du sang et des nerfs deux cents fois dans le roman, surtout quand c'est au détriment du reste de la langue.
Heureusement qu'il y a une trame, une progression, mais on a vraiment l'impression de la suivre à l'intérieur d'un monotone roncier.
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