[Carthago. T. 1, Le lagon de Fortuna | Christophe Bec ; Eric Henninot]
D’une plate-forme off-shore appartenant à la multinationale pétrolière Carthago, installée au-dessus de la fosse abyssale des Tonga, dans le Pacifique, un forage perce une grotte sous-marine et libère dans l’océan des monstres préhistoriques tel le mégalodon, requin géant capable de cisailler une baleine au passage. L’équipe de plongeurs ne réchappe pas à l’attaque du squale monstrueux. Le directeur de la Carthago appelé l’homme sans visage en raison d’une cagoule qui dissimule son visage défiguré, décide de taire une découverte zoologique extraordinaire afin de pouvoir exploiter librement le gisement pétrolier. Quatorze ans plus tard, un membre de Greenpeace contacte Kim Melville, une océanologue réputée afin de l’entraîner à plonger en bathyscaphe à proximité de la caverne des mégalodons.
La multiplicité des lieux et les décalages temporels pourraient donner le tournis au lecteur mais le scénario est bien construit et l’histoire se dévoile à mesure. Les dialogues sont travaillés. Du brassage des genres, des multiples clins d’œil, on peut s’en amuser et trouver des ressemblances notamment avec les mondes imaginaires de Léo (Aldébaran, Bételgeuse, Antarès) et de son personnage récurrent, Kim qui prête son prénom à l’océanologue de Carthago. Quant à son nom, Melville, il est en lien direct avec le monstre Moby Dick. Les dessins réalistes concourent à la réussite de l’album et les vues pleine page sont saisissantes. Elles donnent la sensation d’apesanteur, de profondeur et d’immensité. Enfin, la mise en couleur est excellente et restitue admirablement l’ambiance marine des grands fonds. Ce premier album d’une série qui doit en aligner huit maintient un suspense qui donne envie de continuer l’aventure même si d’emblée il manque aux personnages du charisme et de la crédibilité.
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