Dans Jours caucasiens, Banine raconte son enfance jusqu’à l’âge de quinze ans. La petite fille naît en 1905, à Bakou en Azerbaidjan, dans une famille musulmane immensément riche. Son père exploite les gisements pétrolifères. Sa mère meurt à sa naissance. Banine est la quatrième fille du couple, son père est un père froid et distant, et lors de son remariage avec la belle Amina, la petite fille est encore plus délaissée par ses parents. Heureusement pour elle, sa famille s’étend à un large clan : grand-mère, tante, oncles, cousins partagent les mêmes quartiers, les mêmes vacances à la campagne et présentent des personnalités hautes en couleurs : cris, injures, coups, prières, imprécations, longues séances de poker font partie du quotidien. Livrée à elle-même, Banine dévore la bibliothèque de sa tante, et mûrit avant l’âge. Sa famille est tiraillée entre la fidélité aux traditions musulmanes et azerbaidjanaises, et la modernité occidentale apportée dans la famille par le père et sa deuxième femme. Banine a soif d’amour, son isolement affectif la pousse à tomber amoureuse, très jeune, d’hommes jeunes et moins jeunes qui participent aux mondanités familiales ou apparaissent dans le cadre des bouleversements politiques. En 1917, la révolution amène son cortège de malheurs. Après une brève période d’indépendance, l’Azerbaidjan tombe sous la férule communiste. La famille de Banine est ruinée, et la jeune fille de 15 ans est mariée contre son gré à l’homme qui sauve son père de la prison.
Ce que mon résumé ne rend pas, c’est l’incroyable humour de son auteur. Sa peinture des situations les plus cocasses, son extraordinaire capacité d’autodérision rendent son livre vraiment amusant, et cela ne diminue en rien la force tragique du récit. J’avais découvert ce livre il y a une vingtaine d’années, et je l’ai relu avec le plus grand plaisir.
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