[Il était une fois en France. T. 3, Honneur et Police | Fabien Nury ; Sylvain Vallée]
Joseph Joanovici amasse dans des caves des millions en billets de banque que les souris grignotent. Sentant le vent de l’histoire tourner et le roussi venir, il décide d’investir dans la Résistance afin d’assurer ses arrières quand la Libération viendra et que les « braves gens… voudront faire payer des années de pétoche et de privation à quelqu’un ». Il paie la libération de Lucien Piednoir et d’André Fournet alias Bourguignon et Belette, détenus par la milice française, deux « membres du réseau de résistance Honneur et Police ». Joanovici va jouer double-jeu, secourir des hommes et les dénoncer, selon ses plans et ses intérêts. La libération de 35 détenus en soudoyant un officier allemand, Wilhem Korf, moyennant 20 000 francs par prisonnier, avec Lucie, la secrétaire de Joanovici, en prime, finit par convaincre le réseau de résistants de l’importance de Joseph Joanovici.
Le 3e tome ne démérite pas et maintient la série en haut du pavé. Joseph n’est pas un bon petit père. Il délaisse sa femme, ses enfants, sa religion, ses origines et se consacre aux affaires, transformant la ferraille en or. Collaborant sans retenue, étendant ses réseaux mafieux, Joanovici semble surfer sur la vague antisémite, la pègre et la machine de mort allemande. Entreprenant, il anticipe l’éviction des Allemands et les débordements de la Libération. La mort des hommes et la perte de l’amour l’affectionnent profondément. D’un abord cynique, calculateur, profiteur, l’homme est la proie du doute, du dégoût, de la peur.
Une nouvelle fois, le scénariste a su fluidifier un récit documenté et charpenté et le dessinateur rythmer l’histoire par un découpage et des cadrages cinématographiques.
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