Alors que Maurice Genevois approchait de la fin de sa vie, il est revenu sur son année au front, en 1914-15.
J'ai d'abord eu une réaction de rejet d'une extrême violence à la lecture de ce livre. Je l'ai refermé en étant furieuse contre Maurice Genevois, lui reprochant d'avoir écrit un livre d'une froideur et d'une insensibilité absolue. Comment se permettre autant de distance vis à vis des évênements (atroces) relatés? Lire ce livre était insoutenable pour moi: l'humanité avait disparu de ce récit. Il ne reste rien d'autre qu'une accumulation de faits et d'anecdotes, sans rien pour les mettre en perspective.
Maintenant que deux semaines ont passé, je réalise le tour de force de ce témoignage. Car une telle réaction de rejet montre à quel point ce livre m'a profondément remuée. Et si je ne décèle aucune humanité dans le récit, c'est peut-être bien parce que la guerre de 14-18 était incompatible avec l'humanité... L'absence de compassion et/ou d'empathie rend les faits insoutenables car l'on est directement confrontés à eux, sans filtre.
Un témoignage extraordinaire, mais vraiment très très dur.
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