Henry Johns est un capitaine courageux de l’armée des Indes. Véritable chevalier servant, il a promis de délivrer Gladys, portrait craché d’Ava Gardner, la fille d’un lord, des griffes concupiscentes et sadiques d’un maharadjah. Il aimerait pourtant filer le parfait amour avec Virginia mais Gladys libérée est amoureuse de Henry. En dépit de ses bonnes résolutions, Henry restera au garde-à-vous comme tout bon soldat qu’il est, capable d’aller au feu même quand le cœur ne lui en dit pas. L’amour mène souvent à la cécité.
Désuète de bout en bout, la bédé scénarise un roman anglais libertin du XIXe siècle mais Georges Lévis est aux pinceaux et c’est au petit poil. Son trait délicat épouse les formes et donne du velouté aux chairs. Sa mise en page inventive ressemble aux facettes d’un kaléidoscope dans lesquelles le regard ne se perd jamais. Ses cadrages dynamisent un récit adapté par Francis Leroi. Entre le propos fleurant le cliché archi usé des romans photos datés (les tons bistres de la bédé renforcent encore cette impression) et le dessin faussement naïf, joyeusement égrillard, le décalage produit dégage un charme réel. Le second degré est naturellement de mise. Le discours éculé n’empêche pas les gestes lestes. L’ensemble dégage un érotisme soft.
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