Que peut-il bien se passer pendant six longs mois dans une cabane perdue ? Que peut-on bien écrire sur un tel sujet ? Je me posais un peu la question en ouvrant les premières pages de ce récit et c’est surtout le lac Baïkal et la Sibérie qui m’ont incité à commencer cette lecture.
Il ne se passe en effet pas grand-chose mais Silvain Tesson décrit très bien ce ralentissement du rythme ou quelques actions simples suffisent à remplir une journée. Il faut dire que par -20, le quotidien devient naturellement plus difficile et surtout très éloigné de notre vie de tous les jours. La cabane devient un cocon douillet au milieu de la forêt hostile.
Ensuite viendra le printemps avec sa nature qui s’éveille brutalement et là encore, la belle écriture de l’auteur fait des merveilles pour nous faire ressentir cette renaissance. Un rayon de soleil, une mésange, les traces d’un animal dans la neige, le lac qui change doucement d’aspect sont autant de moments d’éternité qu’on aimerait connaître nous aussi.
L’isolement n’est d’ailleurs pas total puisque l’ermite reçoit beaucoup de visites. Quelques amis mais aussi ses voisins qui ont l’air heureux de vivre cette vie rude et isolée. Ces rencontres sont l’occasion de boire pas mal de Vodka et de briser un peu l’isolement. La solitude semble pourtant ne pas être un fardeau mais plutôt une drogue pour l’auteur qui peste quand un véhicule approche de son abri. En tout cas ce voyage immobile est enchanteur et grâce au talent de l’écrivain, on rêve de cette vie simple loin du stress de la vie moderne, là où le monde des hommes n’est plus qu’un écho lointain.
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