Yambo, un bibliophile professionnel, est sorti d'un coma dû à une tension élevée et un choc émotif sans la mémoire affective et sensitive nécessaire pour comprendre son passé : ses parents, sa femme, ses enfants, sa maison d'enfance... Il ne se souvient que de ce qu'il a lu, de ses connaissances livresques et - donc aussi - professionnelles.
Son entourage cède à la tentation de lui raconter sa vie, puis il finit par décider de prendre en main lui-même la marche vers la mystérieuse flamme qui l'anime parfois quand une photo, un nom, un visage lui disent quelque chose. Il se rend alors à Solara dans sa maison de famille et le fabuleux grenier où sont entreposés tous ses souvenirs et ses livres d'enfance et de jeunesse...
J'adore particulièrement le passage où il fantasme littéralement sur sa secrétaire en se demandant quels furent leurs rapports avant son amnésie, celui où il analyse, à l'aide de ses livres, des journaux, de ses rédactions, la schizophrénie de son pays en pleine guerre et en plein fascisme, la révélation de la cause de son coma par Gianni. J'ai aussi été bouleversée par le récit du crapahutage vers le Vallone, avec les Cosaques.
C'est un roman fabuleusement riche, parfois bavard, parfois drôle, souvent douloureux et surprenant où Eco me paraît avoir accroché une corde majeure à son arc de romancier. L'idée d'illustrer son roman avec les héros de ses illustrés d'enfant est excellente et l'on ne peut que regretter que ne soit pas vendu, avec ce livre, un CD des chansons qu'il évoque abondamment.
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