A la mort de leurs parents, Hérodiane (17 ans) et son frère Estevèl (son aîné) quittent leur village pour s’installer dans un bidonville à Port au Prince, où ils espèrent comme tant d’autres trouver un meilleur avenir. Hélas, à Paradi, ils vivront au seuil de la misère, seules les relations du jeune homme (il est amoureux d’un peintre renommé) leur permettent de ne pas sombrer complètement. La mer, protectrice, possède Estevel et tient une place essentielle, grâce à sa force, il parvient à se faire une place dans la jungle des vendeurs ambulants. Hérodiane, élève brillante fréquente un lycée et rêve du Prince charmant. Elle croira le rencontrer sous les traits d’Yvan, un mulâtre appartenant à l’une des familles les plus puissantes de l’île. Hélas, on sait dès le début du roman que ce n’est qu’un mirage : entre la vie et la mort après un avortement, il la laisse tomber…
A travers le destin d’Estevèl et d’Hérodiane, Gary Victor nous offre une sombre peinture de la vie à Port au Prince, société qui offre peu d’espoir aux démunis d’échapper à leur condition. La corruption règne en maître à tous les étages dans cette « ville immense, tentaculaire, bouffeuse d’espoir et de dignité », où de manière caricaturale, les riches profitent de manière abjecte des pauvres et surtout des jeunes filles lorsqu’elles sont jolies… Si le style, parfois alambiqué de l’auteur m’a d’abord déroutée, je me suis rapidement laissée entraînée dans le sillage des 2 jeunes. On aimerait avec Hérodiane qu’Yvan, personnage pour le moins ambigu, parvienne à briser les codes. Le récit gagnerait cependant en simplicité si les phrases étaient plus courtes.
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