[Dantès. T. 5, Le complot politique | Pierre Boisserie, Philippe Guillaume, Erik Juszezak]
Lucie Mondran et Sarah, les deux amoureuses de Christopher Dantès ont été molestées. Elles sont bâillonnées et ligotées dans le sous-sol du leader politique d’extrême droite Charles de Salers, dirigeant de Nation française, en lice pour le second tour de la présidentielle en 2002. Dantès est aux abois ainsi qu’Isaac, l’ami éconduit de Sarah. Les coups pleuvent et la petite bande à Dantès en fait les frais. Saint-Hubert est étroitement associé à Charles de Salers depuis la faillite de la banque BGCI profitable au financement du parti politique de Salers. Dantès est remonté à la source de ses maux à travers Salers mais Saint-Hubert est un homme froid, paranoïaque et calculateur. Le logiciel pirate imaginé par Gabriel, le père de Sarah, est débusqué par l’informaticienne de Saint-Hubert. Par l’adresse IP, Christopher et Isaac sont inquiétés directement à leur domicile. Isaac ne doit son salut momentané qu’à ses acrobaties improvisées sur les toits de Paris et Christopher reçoit la visite d’un commando masqué déterminé à le sonner et à kidnapper Sarah. La partie s’avère difficile à jouer. Salers a toutes les cartes en main mais Isaac a peut-être un plan de contre-attaque.
Toute ressemblance avec un personnage politique réel est involontaire mais pourtant troublante. Justine, la fille de Salers est la digne héritière de son père et la vertu ne l’étouffe pas. Le cinquième album de la série Dantès débute par un suspense prenant. Qui de Sarah ou de Lucie va se prendre la balle dans la tête promise par le forcené acculé qui les tient à sa merci ? Le dénouement ne sera donné que dans le sixième volume qui paraîtra en 2012. Le lecteur peut croire le filon épuisé, le thriller financier à bout de course avec l’élimination progressive des protagonistes mais il n’en est rien. Les rebondissements sont incessants et le poursuivant devient rapidement le poursuivi. Christopher Dantès est vite réduit à l’impuissance sous les coups ajustés de ses ennemis. Il n’est pas un surhomme, maître des arts martiaux et du lancer de couteau. Diabolique dans la vengeance mais en proie au doute, prompt à pardonner et à aimer, Dantès est un homme presque ordinaire, hormis son destin. Le dessin d’Erik Juszezak s’améliore encore, perdant ses ultimes rigidités à l’exemple du délié des corps quand Sarah et Christopher s’aiment. La mise en couleur de Juliette Nardin est sobre, belle et sert au mieux le trait précis du dessinateur.
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