Depuis
Delirium tremens Jack Taylor, ex-flic viré pour abus en tous genres reconverti en privé, n'a pas dessoûlé. Il écluse les pintes de Guinness au comptoir de son pub préféré tout en s'interrogeant sur le sens de sa vie : qui suis-je ? Où vais-je ? ... Il faut dire que pour lui, la vie, c'est dur. Plus de famille, peu d'amis, et des affaires plutôt foireuses. Car Taylor a le chic pour exhumer des crimes crapoteux. Le voilà sommé par un caïd local de retrouver "l'ange des Magdalènes", la femme qui aurait aidé sa mère à fuir le couvent des Magdalènes. Ce couvent de la très catholique Irlande accueillait dans les années 1960 des filles-mères reniées par leurs familles et leur faisait laver leurs péchés en nettoyant les sols et en travaillant comme blanchisseuses. Sévices compris.
Narquois et raffiné, Ken Bruen prend un malin plaisir à tordre toute intrigue classique. La narration est décousue, entrecoupée des délires éthyliques et euphoriques de Jack, et l'enquête tourne court, se résolvant quasiment sans l'intervention de Jack. Mais l'enquête en soi n'est pas le principal. Le principal, c'est Jack. Et le lecteur est happé dans les affres de Galway (ville irlandaise où se croisent dealers et touristes) et les tourments de Jack : insomnie, solitude, dépression, alcool, drogues, excès, tentative de rédemption, échec. Si ce n'est pas du désespoir, ça y ressemble...
« Le mot irlandais qui correspond à la tristesse est "bronach". Mais il signifie tellement plus. Il est voisin de la désolation, et mon cœur en était transpercé. »
le cri du lézard
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