Guillaume Guéraud nous a jusqu’ici habitués à des romans pour ados ancrés dans un réalisme social sombre, des romans où la peur et la violence sont intimement liés au quotidien (Je mourrai pas gibier). Changement de registre avec Sans la télé, roman autobiographique dans lequel l’auteur revient sur son enfance dans les années 80. Petit, il vivait avec sa mère et son oncle dans la banlieue bordelaise, un gamin comme les autres mais avec une particularité tout de même, il n’a pas la télé à la maison, sa mère ayant décrété que « la télévision, ça rend les yeux carrés » et son oncle de renchérir : « La télévision, c’est un poison qui rend con ». Le petit Guillaume éprouve donc la frustration de ne connaître ni Laura Ingalls ni Goldorak. Heureusement, la déception est de courte durée grâce à sa mère qui lui fait découvrir le 7ème art ; dès lors Guillaume fréquente les salles obscures le plus souvent possible et chaque étape de sa vie est liée à un film en particulier. Plus tard, lorsque le désœuvrement et la drogue s’introduisent dans la cité, rattrapant certains de ses amis, le cinéma aide Guillaume à traverser les passages difficiles de l’adolescence. Ces films qui ont accompagné l’auteur et l’ont aidé à se construire traversent le roman, chaque chapitre met à l’honneur l’un d’entre eux, des Temps modernes à l’Exorciste (l’auteur avoue un goût prononcé pour les films d’horreur) en passant par Mon oncle d’Amérique et la Strada. On referme le livre avec une seule envie, (re)découvrir ces chefs d’œuvre du cinéma qui nous offrent du rêve et du voyage pour les uns, des sensations fortes pour d’autres mais pour tous, une bonne dose d’émotion.
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