[FGV, Faillite à grande vitesse - 30 ans de TGV | Marc Fressoz]

Un petit livre réjouissant. Marc Fressoz, journaliste bon connaisseur du rail,défourraille à tout va. Et ça porte ! le super communiquant de la SNCF, le mirobolant et médiatique Guillaume Pepy, en prend pour son grade ; Fressoz lui reconnaissant cependant un courage et une bonne volonté à toutes épreuves.
La thèse centrale du livre c'est que depuis quarante ans le TGV ,porte-drapeau du "génie" français initiè par les crânes d'oeuf issus de Polytechnique au ministère du Plan,a littéralement "bouffé" la SNCF. Un constat que beaucoup de politiques admettent à la Chambre des députés et qu'ils oublient très vite de retour dans leur circonscription où élus régionaux et administrès réclament toujours plus de lignes à grande vitesse : exemple édifiant, la promesse par Sarkosy d'une ligne à TGV entre Limoges et Brive, pour les beaux yeux de Bernadette Chirac élue de Corrèze ! un projet ruineux sans justification autre que "l'achat" de ...voix ! Et s'il n'y avait que cela....On aurait pu admettre ce choix du "Tout TGV" en considérant que cette technologie "made in France" (sans nier que les japonais sont les premiers à avoir développé les trains à grande vitesse) apporterait des devises au pays par le biais des exportations ; là aussi fiasco presque total. Marc Fressoz nous conte alors les mésaventures d'Alstom (le constructeur) pour imposer ses rames à des pays aussi divers que la Corée,la Chine,les USA... Alstom et le gouvernement français qui s'imaginaient débarquer dans des pays "Bisounours" qui auraient accueilli notre TGV à bras ouverts se mordent encore les doitgs de leur naïveté. Les rames TGV ont été vendues à l'Espagne et à la Corée du sud (les deux seuls pays ayant acheté le TGV français) moyennant de lourds transferts de technologie ; résultat : ces deux pays sont maintenant les concurrents les plus sérieux de Alstom ; matériel aussi performant et...moins cher. On n'en finirait pas d'énumérer tous les "couacs" de cette "belle histoire" si emblématique du déclin industriel français.

Vous l'aurez compris, ce livre ne peut s'adresser qu'aux mordus du "rail" , dont je suis bien évidemment, car quel autre moyen de transport peut titiller autant l'imaginaire des amateurs de littérature, le transport maritime mis à part ? Les amoureux du rail et les simples usagers de la SNCF ne peuvent que se désoler de la mainmise du TGV sur le rail français. On en apprendra bien d'autres avec le livre de Fressoz; ainsi tout simplement cette évidence : sur 100 passagers transportés par la SNCF seuls 10 prennent le TGV. Quid alors des 90 autres ? demandez alors aux passagers journaliers des TER et des RER parisiens ....vous aurez la réponse.

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