Un livre qui devrait enchanter l'extrême-droite française, quoiqu'il n'ait absolument pas été écrit pour elle. Un peu suspicieux malgré tout, j'ai voulu savoir quelle était cette maison « H & O éditions » et j'ai trouvé sur Wikipedia une fiche qui lui était consacrée. Elle indique : « Après avoir longtemps défendu une approche différente de la liberté sexuelle à travers la publication de plus de 200 titres en littérature gay, H&O a lancé en 2009 la collection « Autre chose à penser », consacrée à l'athéisme. » Alina Levris ne semble pas être connue pour d'autres traductions.
Originaire de Syrie, Wafa Sultan, encore étudiante en médecine, rencontre un étudiant militant du parti Baas (laïque) qu'elle épousera. Parmi des livres ramenés clandestinement du Liban par un voisin, tous deux seront influencés profondément par Al Qasimi. « Al Qasimi niait l'existence de Dieu et attaquait l'islam, l'analysant de manière à faire réfléchir même les esprits les plus fermés. » A cette époque : « … j'étais convaincue que les défauts de nos pays musulmans étaient dus à l'interprétation humaine de l'islam plutôt qu'à l'islam, en tant que tel. Mon mari ne m'approuvait pas sur ce point... »
Envoyé en Grande-Bretagne pour trois mois en 1984, son mari lui fait parvenir un message secret : « … va à l'ambassade britannique, puis laisse tout et quitte le pays ! ... ». Elle refuse cette proposition irréaliste, mais ils s'installeront aux Etats-Unis en 1988 (lui en juillet, elle à Noël, leurs enfants l'année suivante), où ils vivent encore aujourd'hui.
Le style de Wafa Sultan est plus celui d'une causerie familière sur son vécu personnel, celui de sa famille ou de gens qu'elle a rencontrés que celui d'une démonstration académique. Elle ne synthétise pas vraiment ses critiques envers l'islam. Ce qu'elle lui reproche plus que tout, selon moi, ce sont les mauvais traitements que subissent les femmes en son nom. Pour le reste, peut-être une remarque faite un jour à son mari pourrait-elle les résumer : « … Maintenant, je sais pourquoi l'Amérique est une superpuissance. C'est une grande nation parce que ses habitants jouissent de la liberté de penser...tandis que nous sommes à la traîne dans le monde musulman parce que nous sommes le produit d'une culture répressive qui ne respecte pas l'intelligence... »
Bien que ce ne soit pas tout à fait le dernier paragraphe de son livre, la citation suivante me semble constituer une sorte de conclusion : « … Après les attentats du 11 septembre, j'ai regardé une conférence de presse à laquelle participait un général américain dont je ne me souviens plus du nom. Pendant cette conférence, il a déclaré avoir lu deux fois le Coran. L'un des journalistes lui a demandé : « A quelle conclusion êtes-vous arrivé à l'issue de cette lecture ? » Après avoir baissé la tête un instant, il a répondu : « Nous devons nous défendre. »... »
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