[Résistances. T. 1, L'Appel | Claude Plumail, Jean-Christophe Derrien]

La débâcle de juin 1940 et l’établissement des Allemands dans la France occupée ne sont pas pour plaire à tous. Louis, Sonia et son fiancé André se croisent dans Paris et s’enfuient en voiture pour la Bretagne mais c’est la débâcle, l’exode et la pénurie. Dans un troquet breton, André entend l’appel du 18 juin 40 lancé par De Gaulle depuis Londres. Il décide de rejoindre la France libre. Louis descend sur Bordeaux et Sonia, communiste encartée, rentre sur Paris.
Entre le bref anachronisme d’introduction (flashforward projetant deux des protagonistes en 1943) et le suspense en fin de volume (cliffhanger périlleux pour Sonia, enceinte, en partance pour Ravensbruck), le récit est très bien construit par le scénariste Jean-Christophe Derrien qui s’est amplement documenté comme le rappelle dans l’avant-propos l’archiviste Xavier Aumage du Musée de la résistance nationale à Champigny-sur-Marne. Mené sur le tempo du road-movie dans la première moitié de l’histoire, le périple routier révèle les trois personnages à eux-mêmes et pour André, peut-être une quête initiatique s’engage-t-elle lors de l’appel du général De Gaulle. La seconde partie dans Paris est centrée sur le travail contraint de Sonia, traductrice œuvrant pour le colonel Otto Schneider, « tout simplement ravi » de cette collaboration. Nul temps mort avec des cadrages cinématographiques qui dynamisent le récit et participent activement à la dramaturgie. Le dessin de Claude Plumail est plus convaincant dans les décors qu’à travers les expressions des visages mais la mise en couleur de Scarlett rehausse sensiblement le travail graphique, créant des ambiances visuellement très réussies. L’histoire est prévue en quatre volumes, le 2e venant juste de paraître et le 3e étant annoncé pour juin 2012.

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