L'Evanoui : petit Afghan presque sans nom, ou plusieurs fois mal nommé, ou peut-être pas si mal : c'est selon que l'on prenne son nom pour un héritage ou par défaut...
Petit garçon, toujours entouré du pavot et de sa résine mortifère, presque sans parole, ou porteur d'une seule parole de fuite pour sa troisième sirène, impossible amour de junkie...
Petit enfant-soldat, trois fois sous les tirs, à l'assaut à l'arme lourde...
Petit Taliban, fratricide de son frère Taliban...
Petit à l'oreille mutilée ayant pour talismans un cristal d'émeraude et une douille, enfouis dans une poche d'anorak.
Un roman de migration et de guerre qui a tout pour m'enchanter : un éclairage inhabituel sur notre triste monde si incompréhensible et surtout sur ses aspects les plus déchirés et déchirants, un langage, une structure de récit, un style inattendus - Hubert Haddad ne m'a encore jamais déçu - une profonde justesse de l'émotion provoquée.
... Car enfin, l'Evanoui, petit assassin de sang froid, tu n'es pas là pour nous attendrir, ni même pour nous plaire.
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