[Quand d'autres hommes peuplaient la terre - Nouveaux regards sur nos origines | Jean-Jacques Hublin, Bernard Seytre, Olivier Nadel]
Jean-Jacques Hublin a créé le département d'évolution de l'homme à l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutive, à Leipzig.
En avant-propos de ce livre de douze chapitres (environ 200 pages « utiles »), il nous indique :
« Ce livre est né d'une discussion... avec Bernard Seytre sur la relation entre le public et les scientifiques, sur la meilleure façon de communiquer nos résultats, sans cesse renouvelés... Les vingt-cinq dernières années ont livré plus de fossiles qu'il n'en avait été découvert depuis les débuts de la paléoanthropologie, au milieu du XIXème siècle... Outre l'irruption de nombreux spécimens, la recherche a été bouleversée par l'utilisation de nouvelles techniques... fournissant des informations à peine imaginables dans les années 1980... Cet ouvrage brosse un tableau d'ensemble de l'évolution de l'homme... Nous avons choisi de privilégier les périodes sur lesquelles nos conceptions ont été récemment bouleversées... »
Jean-Jacques Hublin, selon moi, a bien atteint son objectif. Mais détaillons le contenu du livre.
Le chapitre 1 précise ce qu'est l 'homme :
« … L'homme ne descend pas du singe. L'homme est un singe parmi d'autres... »
« … La plupart des protéines humaines sont identiques à plus de 99% à leurs équivalents chez le Chimpanzé. Dans les région du génome où les séquences d'ADN des deux espèces peuvent être alignées (95% de l'ADN), 98,8% du génome de l'Homme et du Chimpanzé sont semblables... »
Le chapitre 2 aborde les sujets de la bipédie, de l'augmentation du volume relatif du cerveau et de la réduction de longueur de l'intestin, de l'alimentation, des dents, du dimorphisme sexuel et conclut :
« … L'évolution... est un buisson souvent taillé par les sécateurs des variations climatiques et géographiques, et dont il ne reste parfois que quelques branches... »
Le chapitre 3 présente les Hominines anciens (toutes les espèces de la branche humaine depuis sa divergence avec la branche du Chimpanzé) avant la sortie d'Afrique d'Homo erectus :
« … Lucy ne porte plus aujourd'hui l'arbre de l'humanité sur ses seules épaules : les spécialistes reconnaissent de six à onze espèces d'Hominines antérieures à l'homme... »
Le chapitre 4 s'ouvre sur Boucher de Perthes et l'outillage acheuléen, se poursuit avec Dubois, les fossiles asiatiques et leur outillage et conclut :
« … Plusieurs espèces humaines ont … coexisté sur la planète jusqu'à une époque extraordinairement récente. Tandis que le primitif Homo erectus et peut-être Homo floresiensis se maintenaient en Asie, l'homme de Néandertal et l'ancêtre de l'homme moderne … prospéraient déjà, en Europe pour le premier, en Afrique pour le second. Cette coexistence sur la planète bouleverse une conception linéaire de l'évolution de l'homme... »
Le chapitre 5 examine les sujets des deux Europes (la grande plaine nord-européenne, les péninsules méditerranéennes cloisonnées), des oscillations climatiques, des premiers peuplements européens.
Le chapitre 6 est consacré à l'homme de Néandertal.
Un court chapitre 7 essaie d'entrevoir des modes de vie, des différences culturelles à partir des vestiges autres que l'outillage en pierre. .
Le chapitre 8 discute l'origine d'Homo sapiens :
« … De nombreux travaux suggèrent une origine récente de tous les hommes modernes au sein d'une assez petite population, presque certainement localisée en Afrique, voici 200 000 à
100 000 ans... »
« … L'homme est sorti d'Afrique au moins à deux reprises, sans doute trois, peut-être quatre ou cinq... »
Le chapitre 9 recherche la signification des différentes industries de pierre européennes dans leur articulation entre elles et avec les fossiles humains :
« ...puisque certains sites néandertaliens étaient plus récents que des gisements attribués à Cro-Magnon, nous avons dû nous faire à l'idée... que les hommes de Néandertal et ceux de Cro-Magnon s'étaient partagé l'Europe durant quelques millénaires au moins... »
« … Le crâne d'un des derniers néandertaliens, celui de Saint-Césaire, porte une blessure très importante au-dessus du front. Mais avancer l'idée que certains groupes de néandertaliens aient pu être éliminés par des hommes modernes demeure une idée taboue dans la profession... »
Le chapitre 10 évoque la dernière glaciation (30 000 à 10 000 BP) :
« … C'est paradoxalement l'installation d'un climat extrêmement froid auquel ils étaient biologiquement peu préparés qui consacra le triomphe des hommes modernes sur leurs prédécesseurs néandertaliens... Au cours de son expansion en Afrique, puis hors de ce continent, l'homme moderne inventa l'invention. L'innovation rapide devint un moyen d'adaptation systématique à des environnements nouveaux... »
Le chapitre 11 traite de la multiplication des cultures lithiques (types d'outillage en pierre) au Paléolithique supérieur, des indices d'échanges à longue distance, des indices de différenciation sociale, des manifestations artistiques, de la colonisation de l'Amérique, de la fin du dernier âge glaciaire (12 000 à 10 000 ans).
Le douzième et dernier chapitre est consacré au néolithique et à sa diffusion, à l'alimentation et aux pathologies qui lui sont liées, aux avantages sélectifs apportés par certaines pathologies, et à l'unicité biologique de l'homme moderne.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]