[Walking Dead. T. 5, Monstrueux | Robert Kirkman, Charlie Adlard]
Avec leurs plastrons pare coups anti-émeute, Glenn et Rick, accompagnés par Michonne qui est armée de son sabre redoutable, se sentent dûment équipés afin de franchir les murs de zombies agglutinés contre les grilles et d’aller au-delà des trois enceintes du pénitencier. Le but de l’opération consiste à siphonner les voitures pour récupérer la précieuse essence. En pleine manœuvre, le trio médusé aperçoit un hélicoptère en perdition dans le ciel. Le point d’impact repéré, ils décident de se rendre sur place mais la voiture s’embourbe. Ils doivent continuer à pied, dans l’épaisse sapinière truffée de morts-vivants toujours prompts à surgir de derrière un tronc, la gueule pourrie prête à mordre et à déchiqueter. Trop tard ! Le trio découvre l’épave fumante mais de multiples empreintes au sol attestent que les rescapés de l’accident ont été emportés ailleurs par des vivants. La curiosité est trop forte. Si une autre communauté d’humains a survécu et s’est organisée, il faut la rencontrer ! Pendant ce temps, au camp retranché dans la prison, l’inquiétude et la tension sont palpables. La suite n’est plus qu’une montée en puissance dans l’épouvante avec l’apparition du gouverneur, chef dément et cruel, affranchi de toute morale, tortionnaire particulièrement vicieux. Il est secondé par deux molosses humains. Rick et Michonne vont faire leur connaissance et y laisser quelques morceaux de choix au passage.
Une nouvelle fois, l’épisode concocté par Robert Kirkman est terriblement prenant. L’alternance des scènes allant de Woodbury à la prison pourrait agacer si elle devenait un procédé alors qu’elle augmente la tension à mesure qu’on découvre la cruauté démentielle du gouverneur et sa toute-puissance fielleuse. Si les zombies constituent une menace constante et terrible, celle-ci reste relativement circonscrite car les walking dead sont lents et faibles et leurs intentions sont sans équivoque. La perversité humaine semble, quant à elle, sans limite, capable à tout instant d’exploser et de tout carboniser. Le dessin de Charlie Adlard est réussi dans les scènes nocturnes mais le talent est surtout visible dans le découpage et les cadrages sans cesse inventifs, dynamiques et surprenants. Le lecteur peut légitimement être sonné à la fin et c’est hagard, tremblant et cupide qu’il cherche déjà le 6e tome pour un nouveau round sur le ring de l’horreur.
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