[Martin Mystère. T. 279, Le destin de l'Atlantide ; T. 308, Le trésor de Didon | Daniele Caluri, Alfredo Castelli]

La marine américaine est dépêchée sur une zone maritime des Açores car un satellite américain a été happé par un rayon émanant des grands fonds marins avant de se volatiliser. Le satellite est porteur d’une arme nouvelle capable de tout détruire. Parallèlement, le maître Kut Humi rappelle ses deux disciples favoris devenus ennemis acharnés, Martin Mystère et Sergueï Orloff. Les deux hommes se retrouvent projetés par le biais du mystérieux rayon dans l’antique Atlantide, peu de temps avant son anéantissement. Ils devront choisir entre leur civilisation ou celle de l’Atlantide en rapatriant ou non le satellite meurtrier.
« Le destin de l’Atlantide » (2005) est une aventure intéressante dès l’instant où les deux frères ennemis se retrouvent chez les Atlantes. Auparavant, la mission scientifique et militaire ne retient guère l’attention. Elle paraît dispensable à l’histoire. D’ailleurs le dessin semble se bonifier à mesure, distribuant au mieux des aplats noirs et restituant efficacement des ambiances nocturnes réussies.
A l’inverse, la seconde histoire, « Le trésor de Didon », démarre plutôt efficacement par un prologue d’une trentaine de pages, plantant le décor sur une terre inconnue en 68 après J.-C. Des Romains prospectent et creusent à la recherche d’un hypothétique trésor. Ils ont affaire à l’hostilité des indigènes, toujours plus nombreux et belliqueux. La fin semble inévitable. Le récit fait ensuite un bond temporel à l’époque contemporaine, en 2010, à la base arctique d’Iqualuit, sur l’île de Baffin, au Canada. Les scientifiques de la base extraient dans un carottage de glace un glaive romain. Martin Mystère est contacté à New York. La question est de savoir de quelle manière les Romains ont pu traverser l’océan Atlantique et accoster en Amérique. Le milliardaire américain Norman Walsh, chasseur de trésor, est aussi sur le coup. Il débarque à son tour à Iqualuit avec une logistique et un staff impressionnants. Entreprenant et courageux, il va aller de l’avant tout en associant Martin Mystère à ses prospections souterraines. Les découvertes vont dénouer l’énigme mais les prétendants au trésor de Didon vont se bousculer au portillon, Américains, Tunisiens (en relation avec l’antique Carthage), Amérindiens.
L’aventure est plaisante à suivre mais elle n’est guère palpitante. Le lecteur peut même parfois souquer ferme afin de ne pas sombrer dans le puits sans fond du sommeil. Le dessin n’accroche pas plus le regard. Nonobstant ces quelques coups de griffe de mistigri, lire les fumetti est une perpétuelle source de plaisir car il y a une façon de prendre son temps, de camper les personnages, de s’attacher aux détails qui ne peuvent que réjouir quand la bédé semble être toujours davantage gangrenée par l’esbroufe, le clinquant et le superficiel.

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