[Tex. Mensuel n° 583-584, Missouri | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
Devenu chef d’une bande de hors-la-loi pilleurs, Jude West revient à Glendale afin d’y assouvir une vengeance ourdie depuis des lustres alors qu’il commandait une compagnie volontaire de Jayhawkers, des abolitionnistes arpentant les villes du Missouri, appliquant une justice expéditive avec toujours la même sentence, la pendaison des esclavagistes, en réalité des notables que la horde de pseudo justiciers dépouillait de leurs biens. C’est ici que Jude West a rencontré son destin, un mur de granit en la présence de Tex Willer et de Damned Dick, son acolyte de l’époque, armoire à glace moins ronchonne que Kit Carson. Ils avaient pour mission d’infiltrer la compagnie J du Septième de cavalerie et de surveiller les agissements très suspects des soldats cornaqués par West. Le Docteur Edwards va subir la loi de West, être pris au lasso, traîné derrière un cheval au galop et abattu d’une balle. Tex est mis au courant du drame et accourt à nouveau à Glendale, cette fois accompagné de ses amis coutumiers et de son fils. En chevauchant vers Glendale, Tex raconte à ses compagnons la guerre impitoyable menée entre abolitionnistes et esclavagistes, Jayhawkers contre Bushhawkers, entre le Kansas et le Missouri, peu de temps avant l’explosion de la guerre civile américaine.
L’histoire concoctée par Mauro Boselli est captivante et habilement construite avec le récit que Tex fait à ses compagnons, long développement s’intercalant avec l’histoire présente scindée en deux parties, l’une introductive, l’autre en guise d’épilogue. Le capitaine Jude West est un personnage intéressant, intelligent, meneur d’hommes, sans concession mais aussi apprécié au plus haut point par ses compagnons d’arme, le caporal Abe Lewis et le fascinant Corky Smith, jeune pistolero sans scrupule, au visage juvénile presque féminin mais retors, parfois sanguinaire, dévoué jusqu’à la mort à Jude West. Les prémisses de la guerre de Sécession sont bien transcris avec notamment l’impossibilité de choisir son camp alors que l’Etat est favorable aux abolitionnistes quand les villes demeurent résolument esclavagistes avec des réactions épidermiques et racistes. Le dessin de Corrado Mastantunono est une vraie merveille. Le trait est précis. Les visages tendent parfois à l’épure. Les mouvements, les cadrages sont toujours réussis, convaincants et rendent compte au mieux de l’imbroglio humain quand les batailles font rage.
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