L'ultime aventure de l'aventurier ultime ne retrouve pas le souffle épique, le vent de liberté qui soufflait sur la trilogie qui l'a rendu célèbre dans les années 80 (Oro, Sahara, Parodie).
A lire le quatrième de couverture, on sent que CZ, qu'on connaissait déjà un brun mégalo dans ses autres récits, a sévèrement pris le melon :
Cizia Zykë est une légende vivante. Le dernier aventurier des temps modernes. Un homme hors du commun, épris de liberté absolue, dont la vie est une suite d'actions exceptionnellement fortes. Son aventure littéraire s'étend sur 25 ans. Une œuvre unique et inclassable.
Pour bien comprendre le personnage, il faut avoir lu Oro, le récit de son aventure d'orpaillage au Costa Rica. C'est un livre très fort, relativement bien écrit qui a fait sensation à sa sortie, notamment quand Bernard Pivot en a reçu l'auteur, lequel s'est présenté sur le plateau d'Apostrophe habillé en tenue de jungle, chemise ouverte, une énorme pépite d'or autour du cou, clamant à qui voulait l'entendre qu'il était un aventurier libre penseur qu'aucune frontière ni aucune loi ne pouvait contraindre.
Tiens, je vous mets un lien vers son site internet (qui s'ouvre avec la célèbre photo qui fait la couverture de Oro, il y a aussi le passage d'Apostrophe dans la section Multimédia) :
http://ciziazyke.com/
Après ces débuts fracassants, Zike a poursuivi sa carrière d'écrivain-aventurier avec des œuvres de fiction qui n'ont pas eu le succès retentissant des premières publications.
Oro & Co vient clore l'aventure littéraire de Zyke. C'est un baroud d'honneur que l'auteur dédie à ses fans (dont je suis).
C'est malheureusement un récit décevant et décousu.
Dans une première partie, il raconte la genèse de ses romans et ses débuts d'écrivains. Elle se clôture avec la fameuse émission de Pivot.
Une seconde partie se déroule en Guyane, en 2008. Zyke y a emmené l'un de ses nombreux fans pour construire une ville sur les rives du Maroni. Cette entreprise échoue. Zyke rentre en France où il est contacté par un orpailleur guyanien qui lui demande d'écrire un livre sur les chercheurs d'or clandestins de Guyane, les garimperos.
Commence alors la dernière partie du livre, qui aurait pu être intéressante mais à laquelle l'auteur n'arrive pas à donner le punch nécessaire.
On ne s'ennuie pas mais il y a un sentiment de déjà vu, de réchauffé. C'est surtout l'histoire des échecs successifs de Zyke pour entrer en contact avec les clandestins. Mais c'est aussi le récit d'un voyage à travers un département français lointain et méconnu, misérable et envoutant.
Et même si l'auteur peine à rencontrer des orpailleurs clandestins, il y parvient suffisamment pour conclure que
Tant qu'il n'y aura pas de vraie coopération entre la Guyane et ses voisins, l'invasion (de clandestins) continuera. Lorsqu'on ne peut pas stopper l'envahisseur, on doit l'absorber. Il faut donc légaliser les clandestins. Les encadrer. Leur montrer comment respecter la forêt. Leur reconnaitre tous les droits des citoyens, y compris celui de payer des impôts. Et laisser les chercheurs d'or français, ces pionniers, exploiter leurs concessions.
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